Thursday, February 3, 2011

Les Moulins de Kleinbettingen de Kleinbettingen à la pointe du progrès

Les Moulins de Kleinbettingen viennent de sortir un packaging révolutionnaire pour la farine. L'occasion de faire le point sur les évolutions fantastiques de ces moulins ultramodernes.



Un meunier. L'image du meunier avec son béret, sa salopette pleine de farine et portant un gros sac de grains sur l'épaule est reléguée au rang de cliché pittoresque. Un chef meunier, aujourd'hui, est un technicien supérieur ou un ingénieur.

Les Moulins de Kleinbettingen sont gérés depuis 1921 par la famille (bien nommée) Muller. Meuniers de père en fils depuis 1704, les Muller ont suivi l'évolution du métier et ont réussi à créer, aujourd'hui, un moulin à la pointe de la technologie. Machines, turbines, air comprimé, vérins, dédale complexe de tuyaux en inox… Le tout est géré par l'électronique. Voilà pourquoi il faut une formation d'ingénieur ou de technicien supérieur pour superviser le fonctionnement des installations. Les Moulins de Kleinbettingen fabriquent trois produits: la farine, la semoule et les pellets destinés à l'alimentation du bétail. Ils emploient 45 personnes; principalement des chauffeurs, des magasiniers et des vendeurs. Un laboratoire est également intégré aux moulins. «Le meunier d'aujourd'hui doit connaître les machines et les circuits», indique Edmond Muller, le directeur. «Les mélanges de blés pour obtenir la meilleure farine sont en revanche déterminés par le laboratoire. Il contrôle tous les blés, à l'entrée et à la sortie du processus d'élaboration de la farine.»

La concurrence étant rude dans le domaine, les Moulins de Kleinbettingen ont agrandi et modernisé leurs installations en 2010. La construction de deux nouvelles cellules de stockage de blé avec une capacité de 3.750 tonnes chacune, la modernisation du moulin à semoule et aujourd'hui, les Moulins attendent leur certification IFS, International Food Standard. «La plus haute certification dans le domaine agro-alimentaire», souligne Edmond Muller. «Il est très important d'avoir une certaine taille pour tenir le coup aujourd'hui. Deux moulins ici à Kleinbettingen, cela signifie aussi deux métiers et donc une clientèle plus diversifiée.»

La concurrence se situe en France (à Nancy, Strasbourg) et en Allemagne (Sarre), principalement. La plus grosse partie des ventes est destinée à l'industrie (80 %), les boulangeries artisanales représentent environ 15 % des ventes et les supermarchés ou magasins, moins de 5 %. Le plus gros (65 %) de la production de farine et de semoule est exporté vers la Belgique, la France, l'Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark.

Farin'Up, premier de sa génération



«En passant dans les rayons des magasins, nous avons remarqué que les packagings de farine n'avaient pas évolué depuis de nombreuses années», résume Jean Muller, fils d'Edmond Muller et futur repreneur des Moulins de Kleinbettingen, pour rester dans la tradition familiale. «Ces emballages fuient, la farine ne se conserve pas bien, ce n'est pas pratique. Un fabricant de sucre a proposé son produit en emballage Doypack et cela a très bien marché. Nous avons pensé que cela serait tout à fait adapté à la farine.» Cet emballage est en plastique épais, noir mat avec une fenêtre qui permet de voir le produit. Et surtout, il est doté d'un bec verseur. Parfaitement hermétique, il permet un transport, une conservation et une utilisation bien plus pratiques que les traditionnels emballages papier. Lancé mi-2010, Farin'Up a déjà remporté un grand succès en France, où il est référencé dans de nombreuses grandes surfaces. Son succès permet aux Moulins de Kleinbettingen de prévoir le même emballage pour vendre leur semoule à couscous et commercialiser aussi une farine bio. Les autres axes de développement sont l'export, avec des demandes croissantes de l'Allemagne et une possibilité de vente en Suisse, ainsi que d'autres pays. Des projets en marketing vont aussi se multiplier, avec pour commencer, le lancement cette année d'un site internet qui dispensera des conseils d'utilisation de la farine. Pas de doute, ces meuniers-là ne sont pas endormis. (PAR ANNE FOURNEY)